Il était une fois...
M. et Mme Sinclair ont le plaisir de vous annoncer la naissance de
Pandora
Le 12 octobre 1985
Elle mesurait 49 cm et pesait 2,756 kilos
Pandora est née dans une famille très aisée. Difficile à imaginer n'est-ce pas? Pourtant, pendant toute son enfance, elle a eu une cuillère en argent dans la bouche. Elle se débattait pour répondre aux exigences de ses parents. Bonnes notes, attitude exemplaire, ils voulaient une enfant parfaite. Son père était le plus exigeant. Il aurait du savoir que mettre autant de pression sur une adolescente ne pouvait mener à rien de bon.
La nouvelle fit l'effet d'une bombe dans la très respectable famille Sinclair. Cela faisait plusieurs mois maintenant que le test de grossesse qu'avait effectué Pandora s'était révélé positif. Elle avait cherché le meilleur moment pour annoncer la nouvelle à sa famille. Seulement, il n'y avait pas de bon moment pour annoncer à des parents que leur fille de quatorze ans est enceinte. N'y tenant plus, elle avait lâché la nouvelle un soir au dîner. Une véritable guerre froide avait suivi.
Qui? Quoi? Quand? Comment? Pourquoi? Son père l'avait harcelé de question, l'avait secoué jusqu'à ce qu'elle se décide à parler entre deux sanglots. Mais ce que voulait réellement savoir son père, c'était qui l'avait mise enceinte. Pandora étant très amoureuse, elle n'avait jamais voulu donner le nom du jeune homme. Il s'agissait en fait d'un autre adolescent qui avait travailler comme jardinier pendant l'été pour la famille Sinclair. Il était de trois ans plus âgé que la jeune fille. Pandora avait cru au grand amour. Elle faisait pus âgée que ses 14 ans. Il avait été attiré malgré lui au départ. Une part de lui savait qu'il n'aurait pas du s'approcher d'elle mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Elle avait été une passade d'été.
Pandora avait par la suite essayé de le contacter. Sa réaction a l'annonce de sa paternité avait été violente. Il ne voulait pas en entendre parler, il s'était senti piégé et n'avait plus jamais donné de nouvelle. C'est ainsi qu'elle eu le cœur brisé pour la première fois.
En Irlande, l'avortement est interdit sauf pour raison médicale. M. Sinclair avait tenté de convaincre sa fille d'aller avorter à l'étranger. Celle ci avait refusé. On avait beau lui dire que cette grossesse était à risque, que son père la déshériterait si elle continuait cette folie, elle avait tenu bon. Sa mère avait tenu pour la première fois tête à son époux et celui ci avait cédé. Elle resterait à la maison, au moins jusqu'à ce que l'enfant naisse.
La naissance fut particulièrement difficile pour Pandora comme pour l'enfant. Les médecins ne pensaient pas que la mère survivrait à l'accouchement. Elle avait perdu énormément de sang et l'enfant s'était présentée par le siège. Du sang, des larmes, des cris, cela avait créé un climat d'épouvante dans la maternité.
Contre tous pronostics, les médecins avaient réussi à sauver Pandora et sa fille mais elles étaient toutes les deux très faibles. Des mois en observation furent nécessaires avant de les laisser quitter l'hôpital. Pandora avait à présent quinze ans et se retrouvait mère célibataire.
Comme il l'avait promis, le père de la jeune fille ne l'autorisa pas à rejoindre le domicile familial. Heureusement pour elle, Pandora bénéficia du soutien financier de sa mère afin de louer un petit studio pour elle et son enfant. Elle suivi des cours par correspondance pendant les premières années de sa fille. Ensuite, elle accumula les petits boulots afin de joindre les deux bouts car, si son père acceptait que sa mère participe au loyer, il refusait catégoriquement d'entretenir sa fille.
Les années passèrent et Pandora fit en sorte que sa fille ne manque jamais de rien quitte à se priver elle même. Elle dormait à peine quelques heures par nuit. Il fallait payer la nounou, le pédiatre, les charges diverses et variées. Rien n'était simple et pourtant, elle essayait de passer le plus de temps possible avec sa fille. Son enfant était devenu sa raison de vivre, sa raison de se battre pour un avenir meilleur.
L'année de ses 20 ans, Pandora trouva le travail de sa vie. La paye était correcte et lui permettait de n'avoir qu'un seul travail. Les horaires étaient variables, elle pouvait aussi bien travailler en journée certains jours qu'en soirée mais ses collègues étaient arrangeants et échangeaient parfois leurs services afin qu'elle puisse s'occuper de sa fille. La petite était si adorable que tous ceux qui la voyait tombait immédiatement sous le charme de sa légèreté et de sa bonne humeur.
Les années passèrent peuplées de galères mais aussi de moment de joie. Pandora semblait enfin avoir trouvé le rythme de croisière de sa vie lorsqu'une catastrophe la pris au dépourvu. Ses parents avaient eu un accident et étaient morts sur le coup. Ce choc fut difficile à assumer. Malgré tout ce qui avait pu se passer, elle aimait énormément ses parents.
Pourtant, elle n'était pas au bout de ses surprises. Le testament de son père lui fit l'effet d'un coup de poignard en plein cœur. Dans ce dernier, ne la jugeant pas assez responsable pour hériter de la fortune familiale, il avait créé un trust gérer par son avocat en qui il avait "toute confiance". Ce dernier avait pour mission de ne fournir à Pandora que ce qui était nécessaire à sa survie et au bien être de son enfant.
Pandora ne savait pas ce qui lui faisait le plus mal. Le fait que son propre père l’a considère comme une incapable après tout ce qu’elle avait fait pour garder sa vie à flot ou bien de savoir que son héritage était entre les mains de cet avocat insupportable.
Dès le départ elle avait su qu’ils ne s’entendraient pas tous les deux. Il était la marionnette de son père et semblait la prendre pour la pire des écervelées. Alors qu’elle avait dû se battre avec toutes les fibres de son corps ces dernières années, lui semblait ne pas avoir le moindre souci au monde et rejettait d’un revers de main toutes ses remarques. Il l’avait empêché d’acquérir son propre bar, avait ri au nez de ses ambitions professionnelles. Il était arrogant et pensait que tout lui était du. Non vraiment, chaque fois qu’elle le voyait elle avait envie de lui arracher la tête… ou ses vêtements car même si elle voulait se frapper pour de telles pensées, l’animal était diablement séduisant.
Encore aujourd’hui, Pandora se bat contre les mêmes démons. Ajoutez à cela la crise d’adolescence de sa fille qui devient de plus en plus incontrôlable, les cours de séduction qu’elle donne au lieutenant de Police afin qu’il garde un œil sur la demoiselle et le vent de folie habituel soufflant sur Stairway… non vraiment il n’y a pas de temps pour se reposer.